That's really all there is to say on the matter

Publié le par Meles Badger

 

 

-> Meles : Procède à l’introduction la plus bateau de l’Histoire du monde.

 

Toute le monde à ses œuvres phares, le genre de trucs qu’on aime si passionnément qu’on en discerne peu voire aucun défauts, ou si c’est le cas, on ne peut s’empêcher de les occulter tellement le plaisir que nous procure le reste est fort.

 

Personnellement, mes trois œuvres phares seraient les suivantes : Transmetropolitan, parce que Spider Jérusalem est juste le personnage de comics le plus imbuvable mais aussi le plus génial de tous les temps (et qu’il a un nom qui respire quand même génialement la classe), Exalted parce que son setting est juste empli d’awesomeness (desservi par un système un peu pourri sur certains points mais l’Errata 2.5 qui va bientôt sortir devrait régler tout ça \o/ Peut-être que je me mettrais enfin à faire des scénars), et la dernière œuvre phare serait dés lors le sujet de l’article que je suis en train d’écrire en ce moment (cette phrase à un tel potentiel de méta que c'en est presque magique), Homestuck.

 

by raizor

  J'ai voulu faire mon original, cliquez sur l'image pour aller sur MSPaintAdventures (Fanart par razor )

 

Homestuck donc, kézako ?

 

Quatrième histoire publiée par Andrew Hussie sur son site MSPaintAdventures (dont l’une des principales caractéristiques est que MSPaint… a été utilisé uniquement pour dessiner la toute première image de la première histoire du site), il s’agit d’un webcomics nous narrant l’histoire d’un jeune homme qui vient de fêter des 13 ans et qui va donc enfin se voir donner un nom… qui sera Zoosmell Pooplord John Egbert.

 

Mais (le nouvellement nommé) John est aussi très heureux parce qu’il devrait obtenir pour son anniversaire la bêta d’un jeu que tout le monde attend : Sburb (à prononcer comme « suburb » j’imagine). Toutefois, obtenir ce jeu qui devrait se trouver simplement dans sa boîte aux lettres ne sera guère une sinécure puisqu’il devra aller jusqu’à affronter son père et ses délicieuses victuailles cuites au four. Et ce n’est que le début puisqu’une fois la bêta lancée, John, ainsi que ses amis, va découvrir que ce jeu va avoir un véritable impact sur leur monde… Et ceci n'est que le début d'une trèèèès longue aventure. C’est à peu près tout ce que je vais dire sur l’histoire mais sachez qu’elle va au final bien au-delà de ça (ça donne pas l'impression comme ça, mais en fait, le sort du monde est en jeu), mais genre là, je viens de faire un groooos euphémisme. En fait, si ces débuts paraissent simples, cette histoire finit par se développer de façon extrêmement complexe, réussissant l'exploit de donner l'impression de partir dans tous les sens tout en gardant une cohérence interne assez impressionnante. Mais oui, il arrive qu'on se perde un peu dans toute cette histoire. (Sinon, regardez juste la gueule de la page tvtropes de cette oeuvre... C'est assez impressionnant sur le coup)

 

Homestuck, comme toutes les histoires du site MSPA, dispose d’un format légèrement particulier : image + texte en dessous + "commande" tout en bas (du genre "[nom du personnage] : [verbe]" ou simplement "==>" lorsqu'il s'agit de la continuité d'une action). Cette présentation est héritée des débuts de MSPA, quand il s’agissait encore d’une lecture « interactive » : les lecteurs pouvaient en effet suggérer à Hussie des « commandes » (pensez aux vieux rpg sur ordinateur où il fallait taper des commandes du genre « go north ») que celui-ci réutilisait fidèlement ou détournait légèrement pour s’opposer aux attentes des lecteurs. Au vu du succès de MSPA, Hussie a abandonné cette façon de faire (il y avait tellement de commandes proposées qu’il n’avait plus qu’à choisir celle qui l’arrangeait le plus, le challenge qu’il s’était donc imposé au départ perdait donc beaucoup de son intérêt). Enfin toujours est-il qu'il est amusant de savoir que tous les noms des héros (sauf des derniers apparus dans l'histoire) ont été proposés par des lecteurs.

 

Pour ce qui est du texte, celui-ci se situe toujours sous l’image. Globalement, le format est très proche d’un livre illustré, et on peut parler très nettement de livre parce qu’il faut bien l’avouer, Homestuck peut être excessivement bavard (surtout en ce qui concerne les dialogues (et j'ai aussi entendu une rumeur comme quoi il y avait plus de mots dans cette oeuvre que dans Guerre et Paix, mais je n'ai aucun chiffre pour confirmer/infirmer cette rumeur)). Ne vous attendez pas à lire en un ou deux petits jours les 4500 pages déjà publiés sur le site (sachant que l’histoire a encore un petit bout de chemin à parcourir, et aussi que de nouvelles pages sont publiés quotidiennement (à l’exception de quelques pauses par-ci par-là, soit pour prendre des vacances… soit pour travailler sur les animations flash que contient Homestuck)). Mais que cela ne vous arrête pas hein ! C'est juste que je préfère vous prévenir que cela représente un certain investissement en temps.

 

Les dialogues des personnages sont d’ailleurs eux-mêmes présentés de façon particulière. Les personnages dialoguant principalement par ordinateur, les dialogues sont presque systématiquement présentés sous la forme de « -log » rédigé à la façon d’une messagerie instantanée. Cela peut paraître assez anodin comme ça mais ces logs deviennent une véritable façon de définir les personnages par la façon dont ils écrivent, que ce soit par la couleur, le vocabulaire ou même la grammaire qu’ils utilisent. Je pense qu'étrangement, je me suis aussi attaché à certains personnages simplement à cause de la manière dont ils écrivent, ce qui est un fait assez rare pour être souligné j'imagine.

 

Homestuck repose sur un équilibre particulier. En effet, Andrew Hussie privilégie une forme d’humour assez absurde et qui parcoure l’acte 1 dans son entier (dont le principal moteur humoristique reste la façon dont John a beaucoup de mal à gérer son inventaire à la fois minuscule et peu pratique dans son utilisation). Mais au fur et à mesure du temps, l’histoire gagne en complexité, en profondeur et prend même une dimension extrêmement dramatique à certains moments (oui, j’ai eu un coup de cafard en me rendant compte que tout ce qu’il se passe dans ce webcomics arrive à des ados de 13 ans… oui, ce sont que des personnages mais quand même). Toutefois, ce même humour un peu absurde parsème encore ici et là l’histoire, on se retrouve avec des personnages attachants mais à qui il arrive encore parfois d’être ridicules. Si l'on devait résumer l’économie narrative d’Homestuck, l’expression qui me viendrait à l’esprit serait « épopée comique ».

 

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Fanart par " myfacewhen j'arrive pas à trouver l'artiste à l'aide de la signature en bas de page, j'ai trouvé l'image sur 4chan et j'ai la flemme de faire du reverse-searching".

 

Niveau dessin, c’est vrai, on ne peut pas dire qu’Homestuck brille par sa beauté : les dessins sont le plus souvent composé d’un décor sur lequel Hussie a déposé les sprites des personnages qu’il anime parfois de façon sommaire. Globalement, le style que vous voyez sur les images que j’ai posté représente le style de base de l’œuvre. Toutefois, lorsque Hussie veut représenter de façon un peu plus dynamique les personnages, il passe alors en ce qu’il appelle « Hero Mode », les personnages sont alors un peu plus détaillés et obtiennent des proportions plus humaines, toutefois, les dessins restent quand même assez simples. Il arrive aussi de temps en temps (rarement) que les personnages passent « Hussnasty Mode » qui désigne une façon de dessiner beaucoup plus proches du style non-MSPA d’Hussie. Les variations stylistiques sont donc relativement nombreuses mais vu que finalement, le style reste toujours à peu près le même, ce n’est au final pas si gênant que cela.

 

Mais l’une des forces principales d’Homestuck, cela reste quand même l’usage tout à fait génial (pardonnez-moi d’être aussi laudatif) des animations flash. Au départ assez humbles et surtout présentes pour nous faire ressentir l’ambiance, elles prennent peu à peu de plus en plus d’ampleur et, de la même façon que l’histoire, prennent des proportions dramatiques et épiques assez gargantuesques (il faut dire quand même que Sburb a l'écran de chargement le plus classe du monde). Pour preuve, l’animation marquant la fin de l’acte 5-2 dure 14 minutes ! 14 minutes qui vont à 100 à l’heure et qui avaient la lourde tâche de clore un acte extrêmement long, et personnellement, difficile de dire que cette animation ne tient pas ses promesses.

 

Le plus impressionnant concernant ces flash restent de savoir qu’Hussie n’y connaissait rien en animation flash avant de commencer Homestuck et autant dire que oui, il suffit de comparer les toutes premières animations et les dernières publiées pour se rendre compte qu’il a énormément progresser dans le domaine. Qui plus est, ces animations sont loin d’être inutiles et créent une véritable expérience de lecture et donnent ce petit goût unique à la lecture d’Homestuck. A noter qu’il y a aussi quelques pages où l’on contrôle carrément un personnage et où peut se balader pendant un temps sur une petite carte pour discuter avec les personnages du coin, ces flash là sont rares mais ont le mérite d’exister et autant vous dire que contrôler John lorsqu’il arrive enfin dans l’univers-même du jeu est un vrai petit plaisir (la musique <3).

 

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  Sinon, plutôt que de faire un wall of text, j'aurais pu juste poster cette image.

 

D’ailleurs, parler des animations flash me permet directement d’enchaîner avec la musique. En effet, les animations flash d'Homestuck ne sont jamais accompagnés de paroles mais seulement par de la musique. Et si au départ, elle ne servait qu'à accompagner ces animations, l'équipe musicale a produit tellement de morceaux que désormais, la plupart des albums sortis contiennent principalement des morceaux inédits par rapport à l'oeuvre de base. Nous nous retrouvons ainsi avec des thèmes musicaux pour les personnages, des musiques d'ambiance ou bien "accompagnant" une scène qui n'a pas été rendue en flash dans l'histoire. On pourrait presque comparer cela à de l'univers étendu, d'une certaine manière, puisqu'il s'agit finalement de développer encore l'imaginaire de l'oeuvre.

 

Juste pour mettre les choses au point avant que je développe un peu plus mon avis sur la musique elle-même : si j’apprécie beaucoup Homestuck, je suis juste un über-fan de sa musique (et pour vous montrer tout le sérieux de ma déclaration, je vais même me fendre le droit d’utiliser un petit <3 ), je veux dire, je me suis carrément acheter tous les CDs parus pour le moment quoi, et je ne regrette RIEN.

 

Enfin bon, toujours est-il que, vous l’aurez compris, et même si ce n’est qu’un avis personnel, la musique d’Homestuck est une musique de QUALITAY, à la fois référentielle (beaucoup d’hommages à des jeux vidéos comme ce morceau largement inspiré de Phoenix Wright par exemple), auto-référentielle (suffit de voir la liste des reprises partielles ou complètes entre les différents morceaux pour se rendre compte du truc) sans oublier d'être agréablement variée, chaque compositeur apportant un peu de son univers dans la construction musicale de cet univers (quelques exemples divers et variés, mais mon petit préféré reste celui-là). L’équipe musicale d’Homestuck a énormément de talents et il n’est pas étonnant d'en voir certains faire de la musique pour des petits jeux indépendants par exemple.

 

Je serai bien incapable de faire une bonne critique parce que je ne sais absolument mais alors absolument pas parler de musique (surtout lorsqu’elle est aussi éclectique) mais je pense quand même que vous devriez essayer d’écouter quelques morceaux parce que même si Homestuck ne vous plaît pas, sa musique peut peut-être. Et bien sûr, tant qu’à vous donner des conseils, si vous voulez un aperçu global de la musique, privilégiez les "Homestuck Vol.", si vous préférez entendre des morceaux plus cohérents entre eux, privilégiez les albums thématiques ou solos (c’est-à-dire tous les autres albums).


Au final, j’ai beaucoup de mal à avoir un vrai recul sur Homestuck. C’est une œuvre gigantesque qui repose typiquement sur la dichotomie « on aime ou on déteste » : les longs dialogues sont à même de décourager certains je pense, et j’imagine que les dessins ne sont pas forcément du goût de tout le monde. Toujours est-il que ceux qui plongent dans l’univers d’Homestuck ne devrait pas être déçu du voyage et même si cela peut sembler bateau, essayez quand même de vous forcer un peu à lire cette œuvre et si à la fin de l’acte 1, vous êtes toujours aussi circonspect, eh bien tant pis, je pense que l’expérience aura quand même valu le coup.

 

Au fond, j'ai la vague impression de ne toucher qu'à la surface des choses, de ne pas assez approfondir, mais en même temps, tout ceci équivaudrait à vous spoiler la face, et honnêtement, j'ai la vague impression que la découverte reste quand même une condition essentielle pour la bonne lecture d'Homestuck. Moi-même, j'ai commencé à lire ce webcomics sans jamais en avoir entendu parler auparavant et je n'ai vraiment pas envie de vous gâcher le (potentiel) plaisir que vous pourriez avoir à lire cette oeuvre. Peut-être que dans d'autres circonstances, ça ne m'aurait pas gêné tant que ça mais là, je parle d'une oeuvre que peu de gens connaissent en France finalement...Enfin bon, j'espère que cet article "découverte" aura donné à au moins une personne l'envie de s'essayer à Homestuck.

 

this is stupid john

 

Sinon, juste pour info, y a aussi quelques fous qui essayent de le traduire en français si jamais la masse de textes à lire en anglais vous fait un peu peur.

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C
Mais.... Il n'y a rien à faire ? C'est nul !
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